Le 9 juin auront donc lieu les élections européennes en France. Elles s’échelonneront entre le 6 et le 9, selon les pays de l’Union. Un tour unique pour déterminer la physionomie du « Parlement » européen pour les cinq ans à venir, mais surtout un magistral jeu de dupes. D’abord, parce que ce « Parlement » n’en est et n’en sera jamais un : il est une pantomime, une parodie de parlement : en serait-il un, réellement et légitimement, qu’il représenterait un peuple ; or, de peuple européen, il n’y a pas, et donc rien à représenter ! Ensuite, parce que faudrait-il encore qu’il ait quelque véritable pouvoir ; or, son pouvoir réel, loin de permettre « les grands changements » que d’aucuns promettent, se borne à « être associé au processus législatif [en tant qu’instrument de contrôle] », selon les propres mots de Giscard qui s’y connaissait en matière d’institutions européennes. Enfin, duperie suprême, parce que cette élection joue comme caution illusoirement démocratique en faveur d’un système profondément antidémocratique, où le véritable pouvoir est détenu et exercé par des « commissaires » non-élus, illusion qu’amplifient délibérément les forces politiques en présence en feignant de s’opposer quand pas grand-chose, sur l’essentiel, ne les oppose. A ce titre, que Malika Sorel-Sutter, par exemple, essayiste ayant travaillé par le passé avec Dominique de Villepin, Nicolas Sarkozy et François Fillon, et ayant tenté, sous Macron, d’obtenir un portefeuille de ministre, se retrouve en deuxième position sur la liste Bardella, en dit long sur le niveau d’imposture atteint…
Nous, en revanche, nous sommes les glorieux héritiers du NON de septembre 1992 au Traité de Maastricht, qui se reconnurent unaniment, avec la sincérité et la pureté de leurs convictions républicaines et souverainistes, dans le magistral plaidoyer que prononça Philippe Séguin, le 5 mai 1992, à l’Assemblée.
Nous, nous sommes les glorieux héritiers de la campagne présidentielle que mena Jean-Pierre Chevènement, à l’issue d’un septennat, le dernier, où les forces de cohabitation rivalisèrent pour passer la France par profits et pertes : s’il ne parvint à faire « turbuler le système » pour de bon, il réussit toutefois à rassembler largement « les Républicains des deux rives » contre les « détaillants du même grossiste » européiste (Séguin).
Nous, nous sommes les glorieux héritiers du NON massif du 25 mai 2005 au Traité constitutionnel européen (TCE). Et c’est très précisément parce que nous avons alors été dépossédés de notre pouvoir élémentairement souverain de décider, par l’insupportable viol démocratique qu’allait perpétrer Sarkozy — la réintroduction de l’essentiel des dispositions rejetées dans le Traité de Lisbonne qui serait ensuite ratifié par la voie parlementaire —, très précisément parce que les élites politiques euromondialistes prennent bien soin depuis lors — depuis maintenant 19 ans !… — de ne plus consulter le peuple par la voie du référendum sur le sujet crucial de la soumission à l’Union européenne — des fois qu’à nouveau, il voterait « mal » —, soumission provoquant le déclassement, la relégation et, pour tout dire, l’effacement de la France, c’est pour tout cela que nous ne pouvons que nous saisir, et résolument, de l’occasion d’une élection européenne pour signifier, après le référendum bafoué, que nous ne nous laisserons jamais déposséder de notre souveraineté de peuple et de nation !
L’Union européenne nous détruit ; elle nous tue à petit feu ! C’est donc un impératif de survie que de nous en libérer, et nous redeviendrons avant-garde parmi les nations européennes et du monde quand, ayant obtenu le Frexit, nous provoquerons par notre départ l’effondrement d’ensemble de la technocrature européiste.
Mais c’est, bien sûr, en croisant le fer dans l’espace du débat démocratique que ce salut se prépare et finira par se gagner, un débat qu’il nous incombe avant tout de susciter et de raviver, tant il est, et de longue date, soigneusement étouffé par l’ensemble des forces contraires à nos intérêts de peuple et de nation, lesquelles s’échinent à toujours le rendre davantage impossible, jusqu’à mettre en place des mécanismes de censure des plus retors.
Pourtant, l’appel du Frexit, de toute évidence, continue de retentir du fond des consciences de nos compatriotes : comment nous autres, Français, pourrions-nous durablement consentir à être dépouillés de notre indépendance et de notre liberté ? Bien que privés de débat sur le sujet, malgré tous les efforts déployés par l’oligarchie pour marginaliser et invisibiliser les partisans du Frexit, ils sont 31% en population générale à y aspirer, et ±50% dans les électorats héritiers des NON aux deux référendums sus-cités, bien que les organisations politiques vers lesquelles s’orientent leurs intentions de vote ne le proposent pas ou plus.
Ces électorats, les votes RN, Reconquête ou LFI représentant de toute évidence des impasses européistes du type Tsipras ou Meloni, constituent à n’en pas douter le terreau sur lequel la liste conduite par Florian Philippot, liste de large rassemblement des souverainistes et résistants, seule véritable liste qui soit à la fois d’unité et d’opposition résolue à l’Union européenne, devra créer la surprise le 9 juin en envoyant des Frexiteurs au Parlement européen.
Ils y feront entendre, résolument, opiniâtrement, la voix du peuple, de ses intérêts si intégralement contraires à ceux du club libre-échangiste bruxellois, la voix de la liberté, à l’instar de celle, étincelante, que Nigel Farage y fit résonner, inlassablement, jusqu’en 2020. Déniant toute légitimité à ce pseudo-parlement, ils dénonceront, condamneront et acculeront l’oligarchie prédatrice régnante, préalable à la libération des chaînes par lesquelles elle nous entrave.